jeudi 4 novembre 2010

Les enfants et l'obéissance : les conseils de Marcel Rufo, pédopsychiatre

Les enfants et l'obéissance
Obéir, est-ce le contraire de vivre libre ?


Chez les enfants, l'obéissance est mise à mal. Mythe de l'enfant-roi ou tyran ? Comment s'y retrouver ? Doit-on fixer des limites ?

L’obéissance… un mot qui fait peur et qui est presque devenu tabou. Mais, entre l’enfant-roi et l’enfant-tyran, il n’y a parfois qu’un pas, comme nous le rappellent deux éminents pédopsychiatres, Marcel Rufo et Daniel Marcelli. L’étymologie du mot obéir, c’est « oboedire », ce qui veut dire « être soumis, docile » mais aussi « écouter et prêter l'oreille à l’autre ». Comment mettre en place intelligemment l’obéissance, de manière à ce qu’elle aide l’enfant à grandir en souplesse ? Tout un programme !
L’obéissance chez l’enfant à partir d'un an

La thématique de l’obéissance n’est pas d’actualité avant que le tout-petit ne soit en mesure de se déplacer, soit vers un an environ. C’est la grande période de la découverte pour l’enfant : il explore son univers à quatre pattes, puis sur deux jambes… et c’est aussi la période où il va toucher, et toucher également des objets dangereux pour lui. S’il est important qu’il puisse explorer, les parents doivent garder à l’esprit sa sécurité.

Les autorisations sont importantes pour sa confiance, et les limitations seront d’autant mieux reçues que l’enfant aura des permissions. S’il n’est pas tenté par la transgression en permanence, il gèrera mieux la frustration. Or, Marcel Rufo nous le rappelle bien, il est essentiel que l’enfant apprenne aussi à gérer les frustrations, c’est essentiel pour sa construction intérieure. Certaines choses sont autorisées, d’autres non.


Les parents sont parfois mal à l’aise eux-mêmes avec l’obéissance. Qu’ils aient grandi dans un milieu ultra-autoritaire ou, au contraire, dans un milieu de liberté totale, très angoissant pour un tout-petit car illimité, les parents doivent avant tout régler leur propre problème avec l’obéissance…

Le petit a besoin de repères, de limites, et cela peut être parfois angoissant pour lui, si ses parents se justifient à chaque fois qu’ils lui demandent quelque chose. Sont-ils si sûrs que cela de ce qu’ils disent, s’ils éprouvent le besoin de se justifier en permanence ?
La fin du mythe de la toute-puissance des parents

Si l’obéissance des enfants est réhabilitée, il s’agit bien, selon Daniel Marcelli, de l’obéissance « intelligente ». Dans le livre pour enfants, magnifique, qu’est le Jardin secret de France Hodgson Burnett (auteur du Petit Lord Fauntleroy), la maman de Dickon, paysanne au bon sens, déclare à la jeune Mary qu’il y a deux choses qui sont terribles pour un enfant : ne jamais obtenir ce qu’il veut et toujours obtenir ce qu’il veut.


La souplesse, cela s’apprend, et l’équilibre est délicat entre donner des repères et donner à l’enfant l’occasion d’affirmer ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas, ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas.

Si l’obéissance est un tuteur qui permet à l’enfant d’apprendre à entendre et à être entendu, n’oublions pas que le but du tuteur est que l’arbre devenu adulte soit suffisamment solide pour… se passer de tuteur.

À lire :

Chacun cherche un père, de Marcel Rufo, éditions Anne Carrière, 2009. Et, tous les ouvrages de Marcel Rufo qui sont excellents !



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