mercredi 5 janvier 2011
OOOPS I did it again... la signification de nos lapsus, de nos oublis et de nos actes manqués
Psychopathologie de la vie quotidienne est un livre que Freud a écrit en 1901, alors qu’il poursuivait ses recherches sur le rêve. Cet ouvrage de base demeure fondamental pour tous ceux qui s'intéressent à la psychologie.
Contexte historique de l'oeuvre de Freud, les actes courants de la vie quotidienne
Cet ouvrage révèle quelle était la méthode de recherche de Freud, l’analyse de cas multiples tirés de la vie quotidienne, tant la sienne que celle de ses collègues, amis ou patients, dont les découvertes lui ont permis de trouver une explication aux actes les plus courants de la vie quotidienne (lapsus, actes manqués, erreurs de lecture ou d'écriture, etc.). Ce livre dont la rédaction est presque contemporaine de l’Interprétation des Rêves est agréable à lire en raison des multiples exemples qui le composent, avant le dernier chapitre sur le déterminisme où Freud se livre d’avantage à l’analyse de ces exemples.
Psychopathologie de la vie quotidienne : le processus de notre fonctionnement psychique
Dans ce premier chapitre, Freud cite le cas de son propre oubli du nom du peintre italien Signorelli, auteur des fresques de la cathédrale d’Orvieto. Il explique comment dans ce cas d’oubli de noms propres, il y a comme un déplacement, une fausse route dans le processus habituel de la mémoire, qui s’explique par le refoulement des choses auxquelles ce nom est associé, soit directement, soit symboliquement : « j’ai oublié le nom Signorelli en refoulant les choses auxquelles ce nom était lié ».
L'oubli de noms étrangers, les oublis accidentels et le refoulement
L’oubli de noms étrangers. Freud cite le cas d’un jeune ambitieux qui oublie une partie d’un vers de Virgile, le mot « aliquis » lui évoquant, à la demande de Freud, toute une série d’associations d’idées : liquides, reliques, sang… de fil en aiguille, Freud montre à ce jeune homme que l’oubli « accidentel » de ce nom est en fait la marque du refoulement d’un fait : l’amie de ce jeune homme est enceinte, arrêt des règles, arrêt du liquide, du sang : il s’agit là d’une association extérieure entre l’un des éléments de la représentation de l’interlocuteur et un élément de son désir contrarié.
Les souvenirs écrans de notre enfance et les lapsus
Le « souvenir écran ». un souvenir de l’enfance en occulte un autre, il s’agit comme d’un fil rouge indiquant un souvenir plus enfoui, moins conscient, mais plus troublant pour la personne : comme pour l’oubli de noms, il y a un déplacement pour refouler ce trouble.
Les lapsus. Ils peuvent se former par condensation (deux noms en un), et Freud observe la similitude dans le processus de formation des lapsus et dans les images des rêves : souvent, le lapsus exprime précisément ce que la personne veut refouler.
Erreurs de lecture, d'écriture, conflit intérieur
Erreur de lecture ou d’écriture : il s’agit là d’une condensation d’idées, qui expriment là aussi quelque chose de refoulé. Dans la majorité des cas, Freud observe que ces erreurs manifestent en fait le désir secret de la personne qui déforme le texte, il y a comme un conflit intérieur qui est révélé par le trouble de la parole.
Méprises et maladresse, double sens et intentions symboliques
Méprises, maladresses : la méprise actuelle peut en représenter une autre, plus ancienne, pour la faire revenir à la mémoire consciente de la personne qui commet cette méprise. Freud souligne également le double sens que l’on peut trouver dans les mots « chute, faux pas, », ou par exemple la destruction d’un objet révèle l’intention symbolique de la personne, par exemple tel jeune homme qui casse un vase symbolisant pour lui le corps de la jeune fille qui lui a offert ce vase…
Les actes symptomatiques et accidentels, erreurs, les associations d'actes manqués
Actes symptomatiques et accidentels : ils expriment, selon Freud, quelque chose que l’auteur de cet acte ne soupçonne pas au niveau conscient, ou qu’il entend garder pour lui. Par exemple, la jeune épousée malheureuse qui perd son alliance… Freud souligne ainsi la lecture symbolique que l’on peut faire de la perte d’un objet.
Les erreurs : Freud démontre ici que derrière chaque erreur, l’observateur attentif peut trouver la marque de quelque chose de refoulé.
Les association de plusieurs actes manqués : Par exemple, envoi d’une lettre sans adresse, retournée, l’auteur la réexpédie en oubliant cette fois de l’affranchir...Freud souligne ici que pour se rendre maître du motif inconscient, il faut accomplir une opération psychique qui fasse entrer cette motivation inconsciente dans la sphère du conscient.
Le déterminisme, les actes en apparence non intentionnels
Déterminisme. « Certains actes en apparence non-intentionnels sont en fait parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience. » Après ce tout d’horizon des différentes erreurs, omissions, lapsus… qui permettent à l’inconscient d’exprimer quelque chose de refoulé, Freud opère une analyse de ces différents exemples, il souligne notamment le fait ces actes ont un processus de formation analogue à celui qui a lieu au cours de la formation des rêves.
Il y a un processus de condensation de sens, de contamination parfois entre plusieurs idées, mots, actes, « les idées inconscientes arrivent à s’exprimer à titre de modification d’autres idées ». Freud termine en disant que « tous les phénomènes en question, sans exception aucune, se ramènent à des matériaux psychiques incomplètement refoulés, et qui, bien que refoulés par le conscient, n’ont pas perdu toute possibilité de se manifester et de s’exprimer. »
Le refoulement, l'inconscient, les pulsions et les représentations chez Freud
Ce livre de Freud est très intéressant pour nous montrer quelle est sa conception du refoulement et de l’expression « malgré tout » des idées, des événements refoulés, dans ces différents cas (erreurs, lapsus, omissions…) Il peut sembler important tout d’abord de bien redéfinir que qu’est le refoulement.
Pour Freud en effet, le refoulement consiste à maintenir ou à repousser dans l’inconscient des représentations liées à des pulsions, capables, si elles étaient maintenues ou si elles avaient accès au niveau conscient, d’y provoquer un déplaisir plus important que le plaisir lié à la satisfaction de ces pulsions : il se produit chaque fois qu’un désir entre en conflit avec les idéaux et les valeurs de la personne.
Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne, Petite bibliothèque Payot, 2004.
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