dimanche 21 novembre 2010

A la folie, pas du tout, un film avec Audrey Tautou. Analyse et synopsis, présentation de l'érotomanie

La psychiatrie classe l'érotomanie dans la catégorie des troubles délirants. La personne qui souffre d’érotomanie tombe amoureuse d'une autre qui ne partage pas ses sentiments. Mais au lieu d’abandonner, elle considère ce rejet comme une preuve supplémentaire de son amour et de son intérêt pour lui.

Explications et définition de l'érotomanie : une passion amoureuse délirante non partagée

En général, la personne qui est l'objet de cet amour passionnel mais délirant est "haut placée dans la société", elle occupe une position permettant à la personne érotomane de projeter une partie de la relation à ses parents ou de manière préférentielle au parent de sexe opposé. Cet étrange "objet d'amour" n'est généralement même pas conscient, au départ, qu'il fait l'objet d'une telle passion. L'érotomanie se rencontre beaucoup plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes.

Le délire amoureux de l'érotomane : interprétation de la réalité, infiltration dans la vie de l'être follement aimé

Tout part d'une interprétation délirante de la réalité par l'érotomane : la personne se met à interpréter faits, gestes, paroles, silences de l'être follement aimé et tout concorde. Comme dans tout délire, le trouble délirant de l'érotomane est très bien organisé et a sa propre cohérence interne, qui n'a pas de prise cependant avec la réalité extérieure. L'érotomane tente par tous les moyens de s'infiltrer dans la vie de son "objet d'amour".

Un exemple d'érotomanie : Audrey Tautou dans "A la folie, pas du tout" : la passion dévorante

Dans la filmographie d’Audrey Tautou, on trouve en 2002 le film A la folie, pas du tout de Laeticia Colombani. Audrey Tautou y incarne Angélique, une jeune fille insouciante, qui partage sa vie entre ses études aux Beaux-Arts et son travail de serveuse dans un bar. Un jour, elle tombe amoureuse de Loïc, un cardiologue dont l'épouse attend un enfant, et tente l'impossible pour séparer le couple. Le film est particulièrement bien fait, dans la mesure où dans toute sa première partie, le spectateur suit le film du point de vue d’Angélique, il voit les regards de Loic, il comprend l’histoire avec les yeux d’Angélique, avec son filtre de décodage. Le parti pris de la réalisatrice nous montre l'histoire du point de vue d'Angélique, et le spectateur s'y laisse prendre...

De l'autre côté du miroir

Mais la seconde partie de ce film nous révèle une toute autre réalité, que l’on ne pouvait deviner ou présager : le filtre, l’interprétation d’Angélique est en fait délirante. Il s’agit en fait d’une personne qui fait un délire érotomane, l'objet de son amour, selon elle, fait tout pour dissimuler sa passion, en général grâce à l'aide de son entourage.
L'incapacité de l'érotomane à intégrer la réalité partagée

Et un érotomane a l'imagination fertile : il interprète tous les signes, les gestes, les mots, pour accréditer sa thèse. La veille à la télévision cet homme politique a dit cela, de telle façon, c'est bien la preuve qu'il l'aime. Mais il paraissait tendu, c'est parce que son amour est compliqué à vivre tout est donc utilisé, réorienté, intégré dans le délire. Cette phase du délire amoureux rend plutôt heureux l'érotomane. Bien sûr il attend que celui ou celle qu'il aime se déclare ouvertement.


L'objet d'amour devient victime d'un harcèlement

Et c’est bien ce que Laetitia Colombani montre du personnage d’Angélique, qui traque sa « victime » dans un véritable guet apens, menant Loic à la séparation d’avec sa femme, menant même la femme de Loic à faire une fausse couche.

La première partie du film nous la montre à Roissy, attendant Loic avec deux billets d’avion pour une destination de rêve qu’elle lui a offert. La seconde partie du film nous montre que cette invitation n’existait que dans le délire d’Angélique, Loic sachant à peine qui elle était…
Les phases de la passion chez l'érotomane : espoir, dépit, rancune

Et l’érotomane va souvent plus loin : il va le surveiller, le suivre, finalement le harceler. Le problème c'est que cette phase ne va pas être couronnée de succès ; la relation amoureuse imaginée n'est bien sûr pas conclue ; du coup c'est le dépit qui va s'installer. L'érotomane se rend compte qu'il s'est trompé sur le compte de la personne aimée ; c'est une phase dangereuse pour lui-même : les dépressions sont fréquentes et le risque majeur c'est le suicide. La troisième phase est en revanche dangereuse pour son « amoureux » : car le dépit laisse la place à la rancune.
Jusqu'où peut aller un érotomane ?

L'objet aimé devient détesté. Des agressions peuvent être commises contre la personne, dans le film, Angélique finit par agresser Loic, alors qu’elle a détruit sa propre vie et qu’elle a même été jusqu’à assassiner une autre femme amoureuse de lui. Angélique, dans A la folie, pas du tout, finit internée… Et la dernière image du film nous la montre, devant son « œuvre » : avec tous les cachets qu’elle était sensée prendre, elle a fait une œuvre d’art monstrueuse, la silhouette de Loic !

Film à voir :

A la folie, pas du tout, avec Audrey Tautou


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